Abraham Grapheus
1620
Peinture, 121 x 103 x 1.5 cm, 144.5 x 126 x 8.5 cm.
Materials: oil on panel
Collection: Koninklijk Museum voor Schone Kunsten, Antwerpen.
Abraham de Graef (vers 1545/50-1624) ou Grapheus, comme on l’appelait aussi, est admis dans la guilde anversoise de Saint-Luc en 1572. Initialement, il souhaite devenir artiste, mais il ne peut vraisemblablement pas réaliser ce vœu, car à ce jour on ne connaît aucun tableau de sa main. Des attestations de paiement témoignent toutefois qu’il était actif en tant que peintre de lettres et doreur. À partir du milieu des années 1580, Grapheus exerce les fonctions de concierge et comptable, de greffier, caissier et messager. Du reste, il organise des ventes aux enchères de marchandises après le décès de membres de la guilde et assure la mise en scène de spectacles de théâtre.
Très apprécié de ses confrères, Grapheus est souvent leur modèle aussi : Frans Pourbus l’Ancien peint son portrait à l’âge de vingt ans (Fine Arts Museums of San Francisco). En 1602, Maerten de Vos le représente en broyeur de pigments sur le fond gauche du retable Saint Luc peignant la Vierge (Anvers, KMSKA) et Jacques Jordaens le prend à plusieurs reprises pour modèle de ses tronies (qui signifie littéralement « trognes », mais définit un genre spécifique d’études de têtes dans le but de saisir une expression en particulier ; voir cat. n° X). Quand le fils de Grapheus blesse au couteau des hôtes dans la taverne De Drij Reepkens située Courte rue de l’Hôpital à Anvers, en 1616-1617, ses confrères collectent de l’argent pour dédommager les victimes. En 1620, De Vos peint ce portrait de Grapheus en Doyen de la guilde, en grand apparat, le torse couvert de plaques en argent. En 1794, les armées de Révolution française qui occupent la ville confisquent toute l’argenterie de la guilde étalée ici.
Texte: Nico Van Hout, 2018
