M HKA Ensembles

Video, 32 sec.

Collection: Courtesy Mai 36 Gallery, Zürich.

Matt MullicanEn partant de dessins, Matt Mullican (° 1951) se sert depuis trois décennies des médias les plus variés pour examiner la manière dont nous percevons le monde qui nous entoure et pour démontrer que la réalité est une construction de notre imagination. Mullican crée son propre univers de signes et de symboles pour traduire sa vision intuitive et subjective du monde. Ses dessins de « personnages bâtons », affairés à toutes sortes d’activités et accompagnés d’une légende explicative, constituent une partie importante de cette recherche. Depuis les années 70, Mullican insuffle vie à un individu imaginaire à travers ces dessins. Dans un studio dessiné, il tente de démontrer que le personnage dessiné de Glen(n) est réel et qu’il est en mesure de ressentir la douleur. Dans ses centaines de dessins, il étudie l’énergie vitale du personnage, par exemple, en dessinant Glen(n) en train de se piquer le doigt ou mettant évidence la différence entre la vie et la mort en dessinant un personnage bâton mort à côté de Glen(n). Comme preuve ultime de l’autonomie de Glenn, Mullican affirme ne pas savoir si son nom doit être écrit avec un ou deux n. Avec Dying Stick Figure, l’artiste revient de manière simple mais impressionnante à ses « personnages bâtons » iconiques des années 70. L’animation montre un personnage qui titube, dont les genoux flanchent, qui s’écroule et qui finit par rester à terre, inerte, mort. La simplicité enfantine et la grande force évocatrice rappellent les toutes premières animations d’Émile Cohl, qui créa les premiers dessins animés vers 1908, dans lesquels il attribuait déjà le rôle principal à un « personnage bâton ». En animant le personnage, la légende ou les sous-titres deviennent superflus. Il est frappant de constater à quel point une représentation si simple peut transmettre de manière aussi convaincante la fugacité de la vie et l’inéluctabilité de la mort.