Self-Portrait (Kissing with Scopolamine)
1994
Photographie, variable.
Materials: Dia projection
Collection: Bruikleen M HKA van Stichting Beeldende Kunst Middelburg/De Vleeshal (Inv. no. VH0282).
Self Portrait porte comme sous-titre Kissing with Scopolamine. C'est une œuvre d'une série de trois que l'artiste décrit comme 'des portraits au sérum de vérité'. Les deux autres œuvres portent les sous-titres Kissing with Sodium Pentothal et Kissing with Amobarbital. La série de diapositives documente trois représentations qui ont eu lieu successivement dans la Lisson Gallery de Londres, au Van Abbemuseum d'Eindhoven et dans la chambre de l'artiste. Pendant les représentations, l'artiste a embrassé trois personnes sur les lèvres, à chaque fois avec un 'sérum de vérité' différent sur la bouche. Les projections de diapositives montrent les images négatives. La description 'sérum de vérité' est un commentaire ironique de l'artiste. Les trois médicaments (scopolamine, pentothal de sodium et amobarbital) sont, par ordre de citation, un produit contre la nausée, un calmant et un somnifère. Ces produits sont réputés pour inciter à dire la vérité et c'est pourquoi ils seraient également utilisés par les services secrets. Cependant, ce sont des fables introduites par des films comme True Lies avec Arnold Schwarzenegger. L'utilisation de ces sérums de vérité ne dit pas, dans les auto-portraits, quel est le rapport effectif entre les deux personnes qui s'embrassent. Dans l'une de ses interviews, Gordon dit en parlant du baiser : « Une relation qui n'a jamais vu le jour, un seul baiser, peut tout de même avoir plus d'impact qu'une relation avec une personne avec qui vous vivez depuis des années. » Malgré les gros plans de type radiographie et l'utilisation du 'sérum de vérité', le spectateur reste finalement dans l'ignorance quant aux véritables circonstances qui ont réuni les personnes qui s'embrassent. Avec cette série, Gordon commente le voyeurisme dans notre société, la volonté de vouloir voir ce qu'on ne voit pas normalement. Il cite les reality shows comme 'l'accouchement' en exemple. Dans ces œuvres, vous voyez de tout mais en réalité vous êtes toujours aussi loin de la vérité.