C.O.-I.S.L.-94

Dirk Braeckman

1994

Photographie, 80 x 120 cm.
Materials: gelatin silver print

Collection: (c) Dirk Braeckman, Courtesy Zeno X Gallery, Antwerpen.

Installées dans des musées, les photographies de l’artiste belge Dirk Braeckman suscitent l’impression qu’on regarde des œuvres qui aspirent à être des peintures. De grande taille – Braeckman les aime grandeur nature –, elles ne sont pas sous verre – il ne veut pas d’interruption entre le regard et l’œuvre – et requièrent un acte de contemplation aussi lent que toute peinture. Les tonalités de gris font preuve de la même richesse et variété que celles des œuvres de Richter ou de Celmin. En effet, la photographie la plus connue de Braeckman, C.O.-I.S.L.-94, est celle d’une peinture. Avant de l’imprimer, il l’a recadrée afin que l’on n’aperçoive ni le cadre ni l’environnement. Mais il ne s’agit pas de la reproduction ordinaire d’une peinture : la lumière capture la rugosité de la peinture, les lignes générées par les baguettes à châssis verticales. Chaque éraflure, chaque clou est aussi net qu’une imperfection ou un grain de beauté sur le visage d’une personne. Une peinture banale devient une magnifique photographie, à la fois méditative et obsédante.

Toutefois, Braeckman ne cherche pas à être un peintre manqué ni à supplanter la peinture. Lorsqu’il parle de photographie, il pourrait aussi bien parler de peinture :
Une photographie n’est, en fait, pas plus qu’une surface composée de noirs, de blancs et de gris. Pour moi, cette vision complètement abstraite concorde avec ce qui est représenté sur la photographie : un portrait, une anecdote. (…) Ma propre œuvre fluctue aussi entre l’abstraction et la figuration, entre l’objet, le matériau et la représentation, la réalité derrière celle-ci, de la soi-disant image réelle.

Tony Godfrey, dans : Painting Today, Phaidon, Londres/ New York, 2009

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