Vanitas
Peinture, 134 x 115 x 6 cm.
Materials: oil on canvas
Collection: Koninklijk Museum voor Schone Kunsten, Antwerpen.
Une vanité est une nature morte qui représente la finitude de l’existence. Le tableau de Franciscus Gijsbrechts en est un exemple emblématique : un crâne humain occupe le centre de la composition et nous rappelle l’inéluctabilité de la mort. La mâchoire supérieure repose sur un livre fermé sur lequel est posé un pince-nez ; tous deux évoquent la relativité du savoir. Un sablier dont tout le sable a déjà coulé dans la partie inférieure et une bougie presque entièrement consumée font référence au temps qui passe. Les bulles de savon qui flottent à gauche rappellent la fragilité de la vie. Le dessus de table en marbre présente des fissures, parce qu’à la lumière de l’éternité, même la pierre la plus dure est friable et périssable. La pipe, le papier rempli de tabac, la partition et les instruments de musique renvoient aux plaisirs de la vie aussi éphémères que la fumée, aussi fugaces que les notes de musique. L’édit royal sous le crâne et le globe terrestre à l’arrière de la nature morte mettent en évidence que même le pouvoir et la richesse sont transitoires.
Le peintre orchestre le désordre apparent des objets et attributs en une composition surprenante et un ingénieux partage de l’espace. Le sobre coloris ocre, rose, blanc et gris accentue la gravité du sujet.
L’Anversois Franciscus Gijsbrechts était un spécialiste du genre. Il était possiblement le collaborateur de son père, Cornelis Norbertus Gijsbrechts, spécialiste du trompe-l’œil qui a travaillé pour la cour du Danemark.