The Martyrdom of Saint Sebastian
1650-1655
Peinture, 199.7 x 105.5 cm.
Materials: oil on canvas
Collection: Private Collection | Courtesy of the National Museum of History and Art LuxembourgKoninklijk Museum voor Schone Kunsten Antwerpen (2021).
Sébastien était capitaine de la garde prétorienne qui devait protéger l’empereur romain Dioclétien. Lorsque l’empereur découvre que Sébastien s’est converti au christianisme, il le fait attacher à un arbre et commande aux archers de le percer de flèches. Ceux-ci s’exécutent et le laissent pour mort. Sainte Irène de Rome trouve Sébastien à l’agonie et lui prodigue des soins qui le remettent miraculeusement sur pied. Une fois guéri, Sébastien dénonce les persécutions religieuses et les atrocités commises par l’empereur. En réponse à cette admonestation morale, Dioclétien ordonne sa mise à mort par coups de verges. Ceci s’est déroulé en l’an 288.
Depuis le VIe siècle, les artistes représentent le corps de Sébastien transpercé de flèches, souvent dans une posture debout et déhanchée. Les croyants attribuaient à Sébastien des forces qu’on prêtait autrefois à Apollon – le dieu grec et archer célèbre pour frapper de la peste ceux qu’il punit, mais pouvant aussi rapidement faire disparaître l’épidémie. La dévotion du saint s’est rapidement diffusée à travers les villes et régions densément peuplées où sévissaient des épidémies à répétition. Il en fut de même en Andalousie, où les victimes de la peste bubonique et du choléra vouaient une adoration à saint Sébastien et à saint Roch.
On suppose que Zurbarán a peint ce tableau impressionnant pour le monastère San Agustín à Séville, le principal édifice et établissement de soins de l’ordre des Augustins dans la région. Le saint se détache clairement sur fond de ciel sombre et de paysage abandonné. Dans une salle commune d’un hospice ou dans une salle de prière, il se reconnaît de loin. Zurbarán a attribué au visage du saint des traits individuels très caractéristiques.
Texte: Nico Van Hout, 2018